Sous un soleil printanier, sur la cote sauvage de la presqu’ile de Quiberon (Morbihan) les jours sans vagues sont très rares. Des lignes régulières se dessinent sur la surface de l’océan, à quelques centaines de mètres du rivage. Entre Port Bara et la pointe du Percho, le ressac si caractéristique est un spectacle familier pour des promeneurs et des photographes. Dans les faits, c’est un rectangle fictif d’un peu plus de 1 kilomètre de long et de 500 mètres de large, qui comprend notamment les spots de Port-Blanc et Port-Rhu, interdits à la baignade mais très prisés des surfeurs expérimentés. « Un patrimoine unique et une ressource naturelle, sportive, socio-économique et culturelle », argue la déclaration de reconnaissance d’utilité publique votée par l’équipe municipale, qui s’oblige désormais à « développer les actions nécessaires pour garantir la valorisation, la divulgation et la conservation du périmètre ». Car, même si « par leur puissance, les vagues paraissent indestructibles, elles sont fragiles et peuvent être menacées par l’action humaine », justifie la maire, Stéphanie Doye.
Mais les vagues seront-elles toujours là, inchangées, dans dix ans ? Cinquante ans ? Cent ans ? Etaient-elles d’ailleurs les mêmes il y a dix, cinquante ou cent ans ? « C’est un angle mort des politiques et des recherches environnementales, explique Grégoire Touron-Gardic, chercheur spécialisé dans les aires marines protégées à l’université de Portsmouth (Royaume-Uni). Les vagues ne sont pas du vivant, donc pas préservées au nom de la biodiversité, et sans existence juridique. Et, pourtant, elles sont du mouvant, apportent de l’oxygène et des sédiments pour la faune et la flore.» Et, surtout, elles sont « uniques à ce territoire », précise le surfeur Erwan Simon.
Ensemble, avec le géologue breton Frédéric Habasque, ils ont créé l’association France Hydrodiversité pour valoriser ce « bien commun méconnu », et ont porté devant le conseil municipal de la ville de Saint-Pierre-Quiberon leur idée : la création de la première « réserve de vagues » en France. Un « projet pilote », validé en février par la commune, dont l’objectif est de « préserver et promouvoir la richesse et la qualité des vagues ».
F.Z.
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